|
|
chroniques |
|
Je
parlais dans un article précédent de la fusion sonore
pouvant s’opérer entre les lutheries électroniques
ou virtuelles et plus traditionnelles. En voici un exemple flagrant,
une fois encore publié par l’excellent label Potlatch.
Le saxophone de John Butcher n’est ici bien souvent que crépitement,
claquement et souffle. Il lui arrive de reprendre ses couleurs,
de se rapprocher du son d’Evan Parker et de sa technique du
souffle continu. Avec le « feedback tenor », utilisé
sur la plage 4, le saxophone devient un instrument électroacoustique.
Christof Kurzmann (Schnee, The magic I.D.), enrobe le tout dans
des boucles sonores dont lui seul a le secret pour parvenir à
un mariage beaucoup plus harmonieux que ne pourrait le faire croire
le titre du disque. Les rythmiques qu’il crée, épisodiquement
soutenues par le saxophone, évoquent ici ou là une
samba déconstruite ou une techno maladive.
Free's
Silence Blog
l
Septembre 2010
Dernière
missive en provenance de la planète Potlatch, The Big
Misunderstanding Between Hertz and Megahertz, propose un dialogue
intense, sombre et équilibré (ce qui est loin d'être
évident) entre acoustique et électronique. Le saxophoniste
John Butcher se prête au jeu de la construction déconstruction
mené par le musicien électronique viennois Christof
Kurzmann ! Muni d'un pickup & du logiciel libre Lloopp (développé
à partir de max/masp et dédié à l'improvisation),
l'autrichien s'emploie à échantillonner le saxophone
(objet musical ?) en direct. Une interaction fructueuse qui engendre
une profusion de sonorités inhabituelles. Les univers de
nos deux praticiens du champ des musiques improvisées, s'entrechoquent
et finissent malgré tout par s'accorder et trouver l'équilibre.
Collaborateurs de Phil Minton, Paul Lovens, Derek Bailey, John Russel,
Phil Durrant, Christian Fennesz, Philip Jeck, Tom Cora, The Ex,
Zeena Parkins, Jim O'Rourke, Robin Rimbaud ou encore ErikM, nos
duettistes de l'inouï s'en donnent à cœur joie,
et c'est tant mieux !
Encore un très bon disque, estampillé Potlatch, un
label créé en 1998 par le saxophoniste Jacques Oger
et qui possède, comment dire... une marque de fabrique ?
J'en veux pour preuve, la complémentarité que l'on
peut retrouver entre ce disque et le Three
Dances du Trio Sowari publié en 2005. A écouter
également The Air Between, un autre opus de Christof
Kurzmann sorti en 2003 chez Charhizma. Inspiré par le 11-Septembre,
cet album véritable plaidoyer contre la guerre en Irak, comporte
dans son livret une lettre de Gabriel Garcia Marquez à l'adresse
de George Bush.
Le grand malentendu nous offre neuf courtes improvisations denses,
riches et inventives. Le Hertz est une unité de mesure de
la fréquence (1 Cycle/Seconde), le Mégahertz équivaut
à un million de hertz !
Sonhors
l Février
2007
Cette
nouvelle production du label Potlatch poursuit sans faillir un travail
de documentation pointue sur la musique improvisée. Et les
choses ont changé entre le premier Bailey/Léandre
et ce Kurzmann/Butcher dont l'ébullition timbrale a peu à
voir avec les pirouettes acoustiques des premiers.
L'aura "électronique" du titre, résume,
avec humour, l'impact des nouvelles lutheries sur les improvisateurs
actuels. Dorénavant l'instrument est abordé comme
un corps sonore en devenir qu'une gestique approprié, très
différente de la virtuosité à l'ancienne, va
révéler.
Parmis les refondateurs citons les plus connus: Axel Dörner,
Franz Hautzinger, Radu Malfatti (fascinant extrémiste) et
bien sur John Butcher.
De son saxophone, objet monodique prompt aux rafales de notes, il
a su faire, parfois avec l'aide du feedback, une soufflerie polytimbrale
de clefs martelées "à vide", de salive baratée
par le souffle, d'anches sucées claquantes et sifflantes
qui dialoguent merveilleusement avec le puissant outil numérique
de Christof Kurzmann.
Ce dernier échantillonne Butcher à l'aide de MAX/MSP
et avec finesse mute le signal acoustique en intrication des deux
lutheries.
La virtuosité consiste à éviter toute confusion
définitive, au bénéfice de morphings, d'enlacements
timbraux et rythmiques somptueux.
Les va-et-vient du différencié à l'indifférencié
fascinent par des mouvements, imités, rétrogradés,
accélerés, pitchés par un Kurzmann d'une subtilité
sans égal.
Au final demeure une musique "soft noise" de déchirements
violents mourant au loin, d'explosions d'étoiles déjà
mortes actant la ductilité "unique" du phénomène
sonore, à la fois trou et continuum, drones mélodiques
et frappes tribales...
Des jeux d'échelles usinant le bruit, de nature micro rythmique,
harmonique et mélodique achèvent de faire de ce disque
un témoignage de premier ordre sur l'improvisation mixte
contemporaine haut de gamme.
Des poussières en suspension de John Butcher happé
par les circuits de Christof Kurzmann est advenu une sorte de contrepoint
bruitiste à la fois miroir et labyrinthe dont on ne se lasse
pas.
Superbe mésentente !
Boris Wlassoff
l Revue & Corrigée
l Décembre
2006
Juste
un titre, mais un titre juste. La finesse des textures proposées
par Christof Kurzmann, parfois à peine perceptibles, réjouit.
En neuf pièces concises, The Big Misunderstanding Between
Hertz and MegaHertz est un voyage vers l'indicible singulièrement
fascinant. A la fois intimement lyrique et d'une sensuelle fragilité.
La lenteur invite à l'abandon, à laisser flotter l'imaginaire,
pris par ces courts-circuits électroacoustiques de fragments
sonores lancinants, qui se décalent ou s'éclipsent
subitement. Le saxophone s'immisce peu à peu, impose sa matière
de feutre, retraitée par Kurzmann, alors que la dramatisation
de la suite se précise. Non sans trouble. La notion même
de processus interactif est mise en question, dans sa mécanique
ou ses dérèglements, avec une rare habilité
qui entraîne l'auditeur. Les Autrichiens à l'instar
de Christian Fennesz ou Christof Kurzmann ont largement contribué,
ces dernières années, à ouvrir de nouvelles
aires aux musiques improvisées, via l'électronique.
Quel autre prolongement aujourd'hui aux territoires défrichés
hier par Evan Parker ou Derek Bailey ?
Thierry Lepin
l JazzMan l
Décembre 2006
A l’image de son titre, The Big Misunderstanding Between
Hertz and Megahertz est un étrange exercice combinatoire
et caustique, sobrement intensif et poétiquement sombre dans
lequel deux praticiens aguerris du champ des musiques improvisées
viennent poser leurs biens étranges jalons. Entre le saxophoniste
John Butcher, partenaire itinérant de, entre autres, Phil
Minton, Paul Lovens et Derek Bailey, et le musicien électronique
viennois Christof Kurzmann, déjà préposé
au laptop auprès de pointures comme Philip Jeck, Jim O’rourke
ou ErikM, un double principe actif sert de point d’ancrage
permanent, le principe de remise en question et la recherche de
textures tatillones.
The Big Misunderstanding... est à cette image, aventureux
et sans compromis, mais privilégie à l’évidence
l’introspectif sur l’intempestif. Dès Aume,
le disque se met en branle sur des lignes de chuintements sinueux,
sur des numéros de vibrations crissantes où les parties
acoustiques et électroniques se mêlent et se confondent
dans un souffle organique dénaturé. Premier point
d’orgue de cette lente montée giratoire, Klafter
voit les sonorités se dédoubler dans un ersatz de
dialogué brouillé, où la respiration de l’instrument
et des jeux d’échantillonage devient presque haletante.
A la lisière du clash électrique/électronique,
Redwood second introduit ensuite d’étranges
motifs rythmiques permis par l’utilisation débridée
de quelques outils informatiques offrant des ouvertures instantanées
au jeu toujours très direct et imagé de John Butcher
(le logiciel lloop et un pickup permettant l’échantillonage
en temps réel du saxophone). Mais dans l’ensemble le
dialogue repose sur un délitement oppressant, une motricité
ralentie apte à trouver un surprenant équilibre entre
une musique glitch/électro minimalisante et les sonorités
doucement éruptives, étonnement claudiquantes, d’un
cuivre soumis à une étrange alchimie libératoire
(Shilling).
Laurent Catala
l Octopus
l Décembre
2006
Comme
c’est souvent le cas avec les productions Potlatch (et c’est
tant mieux !), on découvre ici (pour paraphraser le slogan
d’ESP dans les sixties) des sons qu’on n’a jamais
entendus de sa vie. John Butcher (par ailleurs remarquable saxophoniste
expérimentateur de techniques étendues acoustiques
« classiques ») choisit ici de ne mettre en lumière
de ses instruments que des claquement de clés, souffles,
drones, murmures et autres micro-sons que son alter ego «
laptopper » (terme qui semble de plus en plus utilisé
pour décrire cette activité) Christof Kurzmann s’empresse
de transformer-harmoniser-détourner électroniquement
à travers son ordinateur portable et son logiciel lloopp.
Il est souvent difficile de discerner qui joue quoi dans cette jungle
complexe de timbres délicats baignant dans l’atonalité
la plus réjouissante, pourtant la musique semble couler de
source et entraîne l’auditeur dans une véritable
extase des sens.
Gérard Rouy
l Jazz Magazine l
Novembre 2006
On
découvre, avec cet enregistrement gravé entre 2002
et 2003, une des plus passionnantes et nouvelles ramifications du
travail de John Butcher (ss, ts) : si les relations du souffleur
avec l'électronique sont bien connues, celle qu'il a tissée
avec Christof Kurzmann (lloopp, pick-up) est à distinguer
des précédentes - on se souviendra de Matt Hutchinson,
du grand duo avec Phil Durrant (où les manipulations électroniques
s'appliquent de façon interactive aux propositions du saxophoniste),
de Thomas Lehn ou de Toshimaru Nakamura.
Kurzmann, que l'on a repéré dans la constellation
du label Charhizma, dispose, en lamé, des boucles superposées
aux grains divers (provenant parfois, semble-t-il, d'un échantillonnage
du sax en temps réel) ; mélodies et rythmes,
en stéréophonie, s'en dégagent et la dizaine
de petites danses offertes dépasse la simple « techno
d'insectes ». Butcher dépose ses lignes grondantes
d'harmonies et ses stridulations sur cette fine électro-tectonique,
jouant autant sur le mimétisme que sur l'opposition et le
contraste des plans ; auscultation précautionneuse ou
rauques frottements orageux, tout concourt à chercher, en
les créant, des espaces sonores à déplier -
activité à laquelle JB s'est récemment adonné,
en plein air, lors d'une tournée de resonant spaces
avec Akio Suzuki.
Une collaboration stimulante, toujours très musicale, et
qui emporte l'adhésion - on en suit avec amusement,
curiosité et intérêt les lignes et sinuosités.
Guillaume Tarche l
Improjazz l
Novembre
2006
Après
s’être mesuré à la musique électronique
de Phil Durrant ou Toshimaru Nakamura, le saxophoniste John Butcher
évoluait aux côtés de Christof Kurzmann le temps
de concerts donnés en 2002 et 2003. Pour construire une nouvelle
œuvre d’électroacoustique improvisée et
pertinente.
Derrière Lloopp, Kurzmann s’occupe donc de traiter
le ténor et le soprano de Butcher. Donnant familièrement
dans les boucles évidentes, les larsens légers et
les souffles redirigés, le duo se montre concret et astucieux:
répercutant quelques notes échappées du saxophone
sur un drone vrombissant (klafter), les amassant ailleurs
au milieu d’inserts électroniques baroques (shilling),
ou décidant de la progression implacable de la densité
de therblig.
D’aume à thimbleful, Butcher se fait
de plus en plus présent. Avalé d’abord, le voici
prenant ses aises lorsqu’il oppose des graves caverneux aux
effets de masse et petites saturations de Kurzmann (redwood
second). Enfin, appuie ses phrases ou les étire, pour
donner une autre couleur à l’improvisation en cours.
Avant Efzeg ou Polwechsel, le duo Butcher / Kurzmann aura servi
avec tact la musique électroacoustique d'un millénaire
naissant. L’aura dégagée, même, de l’impasse
dans laquelle purent la plonger d’autres musiciens, moins
inspirés. A ceux-là, il ne reste qu’à
suivre.
Guillaume Belhomme l
dMute
l
Novembre
2006
Ou
la très bonne entente du saxophoniste et du platiniste. S'il
y a une grande part accordée à l'électronique
dans cet enregistrement, en aucune manière le "lloopp"
ne provoque agacement ou irritation.Œuvre mélodique
et harmonique de très bonne tenue, The Big... saura
séduire les amateurs de musique concrète et contenter
les résistants de l'improvisation totale.
Orchestre bipolaire générant le positif, The Big...
balaye le concept minimal avec bonne humeur et contourne les pièges
de la répétition avec souplesse. Si Butcher est à
l'origine de beaucoup (trop) de disques, cette remarque ne vaut
pas pour celui-ci. Parfait pour l'été, The Big...
prend une longueur d'avance sur ses concurrents.
Dino l
Revue & Corrigée
l
Septembre
2006
|
|
|
reviews |
|
|
These
nine improvisations were recorded in 2002 and 2003, which is close
to an eternity ago in the fast-moving world of electroacoustic improvisation,
but they still sound remarkably fresh. As is often the case with
this style of music, the dialogue among the musicians emphasizes
continuity rather than moment-by-moment rupture: interaction comes
in the form of constant adjustment or attunement of flowing currents,
whether of electrons (Kurzmann) or air (Butcher). Often the musicians
work so closely together in terms of texture and pitch that it's
hard to tell the multiphonic waves, streams and burrings from Butcher's
saxophones apart from the grainy sheets of noise, chirps and high-pitched
ringings that issue from Kurzmann's computer.
Of the first five tracks (from 2003) the best are the longest, my
favourite being Butcher's typically mind-warping amplified tenor
excursion on Redwood Second, especially an episode of pulsing
coos and scratchings that suggests a dovecote infested with mutant
pigeons. The remaining four tracks (recorded seven months earlier,
three in the studio, one at a concert) are slower burns - Shilling,
for instance, is quite muted for most of its length, until a kind
of stifled frenzy emerges at last from under a screen of soft air-hisses.
Call this music "abstract" if you like, but both musicians
know how to make it sing too: as a track like Thimbleful
shows, Butcher has an ear for fragile, fugitive melody that's second
to none, and threads and wisps of melody keep turning up even in
Kurzmann's most abrasive electronic textures.
Nate Dorwardl
Signal
to Noise
l
June
2007
A real
dilly from Potlatch, a duet recording from John Butcher and Christof
Kurzmann entitled The Big Misunderstanding Between Hertz and
Megahertz. John Butcher is perhaps the perfect duo partner
for an improvisational setting. As distinctive and personal as his
post-Evan Parker approach to tenor and soprano saxophone may be,
he is not one of those improvisers who adhere doggedly to dogma
regardless of the music’s demands. Regardless of setting,
he is both amazingly adaptive and always himself. As enjoyable as
it is to hear him in acoustic free improvisational contexts, the
path in electroacoustic music he’s been charting since his
late ’90s duos with Phil Durrant is a truly exciting one.
Here he employs feedback saxophone only on Redwood Second,
but his incredible technical range – subsisting not just of
key-clacking and the like, but incorporating a myriad of effects
rooted in Butcher’s incredible control of breath and embouchure
– suggests all manner of alien or processed instrumentation.
Kurzmann here uses only a pick-up and his own software, which he
calls “lloopp”. Of course he occasionally records, doubles,
and processes Butcher in real-time (on the brief Bee Space,
where the saxophone’s keypads sound like lapping hounds).
But he also devises somewhat unpredictable sound environments, as
on the rapidly moving Klafter – it begins with steam
vents, moves into slowly snapping wood, and then dissolves into
cosmic loops. The combined approaches yield some fascinating results:
the rough, cranky grumbling ceding to spectral moans on Redwood
Session; the out-of-body experience of a Radigue composition
on Schilling; or the powerful Seer, whose slurring
madman nastiness is set against a thrumming tapestry of pulse, windup-toys,
and an electrified aviary. A great record.
Jason Bivins l
Dusted
Magazine l
February
2007
CRITICS'
PICKS 2006
This duo’s debut album blurs the distinction between acoustic
and electronic sounds without obscuring their exquisitely attuned
interaction. Kurzmann, a Berlin-based laptopper, calls up flickers
and groans that pulse like living organs, while English saxophonist
Butcher plays high twitters and carefully applied abrasions that
often sound digital.
Bill Meyer l
Chicago
Reader l
December
2006
Assembled from two recordings from September 2002 and another one
from April 2003, The Big Misunderstanding Between Hertz and
Megahertz documents one of John Butcher's less obvious collaboration
projects. This is not the first time that the saxophonist duets
with an electronician, as his albums with Phil Durrant and Toshimaru
Nakamura can testify, but in these 45 minutes with laptop artist
Christof Kurzmann, he pulls his saxophones deeper than ever into
the realm of electronics.
His trills, burps, rasps, controlled feedbacks and breath intakes
have never sounded so non-acoustic here, where they are accompanied
by electronic...trills, burps, rasps, feedbacks and various textures
that can be mistaken for breath intakes. No, this is not a game
of imitation -- Kurzmann also produces a number of more "pure"
electronic sounds --, but the two improvisers are successful in
blending their individual approaches. For instance, in the short
Bee Space, everything heard seems to come from a single
performer. In Shilling, sax feedback and electronics first
meld together, before each musician takes a few steps away from
the other, concluding the piece in more typical sax-and-electronics
fashion (that is, a sax that sounds a bit more like a sax and electronics
that paint their own playground instead of messing around with the
other guy's).
The Big Misunderstanding... offers nine rather short pieces
-- four under three minutes, none longer than nine -- featuring
tight, dense, rich improvisations. Kurzmann is extremely resourceful
and Butcher engages him with what sounds like the thrill of discovery.
In a year where Butcher followers have been extremely well treated
already (Polwechsel's Archives of the North, The Contest
of Pleasures' Albi Days), this album turns out to be another
keeper.
François Couture l
All
Music Guide l
October
2006
Butcher
and Kurzmann have a strong reputation in the field of exploration
of that micromolecular matter surrounding the fundamental elements
of a sound. This distinction is reinforced by this straight-looking,
honestly deep album, which sees them improvising on the verge of
those harmonic phenomena that have to be cultivated in the most
hidden parts of an instrument (in this case, Butcher’s saxophones)
possibly with the help of intelligent treatments and expansions
- enter Kurzmann’s “Lloopp” computer software,
which he uses together with a pickup (and, not surprisingly, there
are several pieces here that sound like a distorted duel of defaced
guitars).
The borderline analysis carried on by the couple yields its best
results when the crumbling of timbral certainty originates a thorough
reconstruction which is as transitory as a flashback can be. Butcher’s
whirling meta-phrasing and ever-impressive knowledge of the sax
mechanics allow him to highlight many eventful successions while
maintaining an attentive look over a quite familiar continuity,
bird-like harmonics and metallic wet kisses mixing with hypotheses
of new energies in membraneous vibrations. On his side, Kurzmann
creates circular backgrounds and extreme interconnections among
the viscera of a pretty complicated loop multiplicity, erasing any
potential egotism while allowing the music to reach for distant
suggestions and fleshy proximities. Assertive enough to claim its
space in your life at any moment, this balanced conversation is
another fulgid example of the dedicated discernment that Butcher
and Kurzmann have always featured in their research.
Massimo Ricci l
Touching
Extremes l
October
2006
If
industry and our modern industrial climate has created what sociologists
call the “modern primitive,” then British saxophonist
John Butcher is certainly one of today’s original men. His
saxophone style has unique originality, that's for sure. It is as
if he could have picked up a bicycle or a carp and proceeded to
use them to communicate with us. It just so happens that he plays
the saxophone.
Like his frequent partner Axel Dörner (trumpet), Butcher tends
to never sound anything like the horn he puts to his lips. At first
he explores extended techniques, then he soon gives way to electronic
manipulation. Paired with the Vienna-based electronics musician
Christoff Kurzmann, Butcher spreads out his sounds here, possibly
responding to Kurzmann’s manipulation or using them as a means
to engage his Lloopp accomplice.
The opening aume is a meditation on the minimalism of breath
and touch, with a constant current of nervous energy propelling
your ears. bee space pares things down further to an almost
acoustic feel, before samples overlap and we understand the echoes
of manipulations. The eerie science fiction of schilling,
as opposed to the spooky feel of shilling (check the spelling),
could be a partial soundtrack to a 1970’s low budget space
movie. (On the other hand, shilling has the feel of a stalker
movie soundtrack.)
But then again, I could be wrong.
The sounds created by Butcher and Kurzmann allow for flights of
the imagination, as opposed to meditation.
Mark Corroto
l Allaboutjazz
l
September 2006
Recorded in three sessions between 2002 and 2003, these misunderstandings
find masters Butcher and Kurzmann scrapping, conversing and generally
entwining in a series of nine duos of varying degrees of absorbency.
It seems that, intentionally or otherwise, they’ve chosen
to remain fairly close in overall tonality and pitch, allowing the
listener to hear the pieces more as interweaving branches from the
same tree than as a duo. Butcher’s facility for sounding entirely
un-saxophonic goes a long way toward this end, of course, and he’s
in brilliant form here. The first “suite” of five pieces,
the most recently recorded, begins a bit uncertainly but builds
in cohesiveness very steadily, especially in the final three, lengthiest
improvisations. Kurzmann’s “lloopp” software is
quite fluid, rushing like a swift stream alongside Butcher’s
torrent of clicks, screeches and burblings. They commingle high-pitched
keenings on Klafter and get into quasi-minimalist iterative
patterns on Redwood Second, the only track on which Butcher
utilizes his feedback tenor.
Cuts 6-8, from 2002, are the strongest ones here, forming a wonderful,
muscular triptych. They spend a good deal of time in the lower registers
of their instruments, probing around the dark, knocking into damp
walls. Shilling, to these ears the strongest track on the
disc, making its way from the nether regions t o the dizzying stratosphere,
all the while maintaining a consistency of focus and imaginatively
deploying a variety of attacks including an aggressive rhythmic
throb by Kurzmann toward the end; a real cinematic piece with an
driving, narrative feel. That pulse is carried forward in Therblig,
the final piece from that session, a tough, rambunctious assault
accented with Butcher’s deep tenor ululations. The harsh,
hive-like Thimbleful effectively closes out the disc.
Whatever misunderstandings exist between hertz and megahertz, Butcher
and Kurzmann have crafted a gritty, vibrant disc that should go
a long way toward assuaging those who have found the saxophonist’s
recent outings a bit too diffuse or Kurzmann’s too sweet.
Worth hearing.
Brian Olewnick
l Bagatellen
l
September 2006
John
Butcher is best known as one of improvised music's virtuoso saxophonists,
but has always been interested in extending and developing his own
vocabulary through the use of electronics. On his 1991 solo debut
Thirteen Friendly Numbers this was limited to multitracking,
but by the end of the 90s, with Phil Durrant, he was beginning to
explore live electronic transformations in performance. The
Big Misunderstanding provides a fine opportunity to gauge
how far his technique and aesthetic has evolved since his two outings
with Durrant.
Butcher and laptopper Christof Kurzmann first performed together
as a duo in September 2001. Kurzmann is credited as playing "lloopp"
and "pick up", the former a Max/MSP patch for his G3,
which in his hands proves to be a remarkably agile instrument, for
once. He has, as Butcher notes, "a great ear/facility not just
for working with pitch, but for finding the right timbre."
Nowhere is this more evident than in Redwood Second, on
which Butcher ventures into territory akin to Graham Halliwell,
exploring the limits of saxophone feedback. Kurzmann is quick to
spot he harmonic implications of Butcher's notes, and paints a wintry
landscape for them to wander through.
The acoustic sax is dead centre in the mix, while Kurzmann's contributions
are subtly panned further left and right. Even so, it's not easy
to spot when and how Kurzmann incorporates real time transformation
of the saxophone - even Butcher isn't always sure. The music flows
forward steadily and seamlessly, avoiding extremes of register and
dynamic. It's appropriate that the track titles refer to old units
of measurement: this is the patient work of master craftsmen and
it's built to last.
Dan Warburton l
The Wire l
September
2006
|
|
|